Les questions qui dérangent

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S'il y a une chose que j'ai apprise au cours de ma vie, c'est que l'on n'est pas obligé de répondre à toutes les questions que l'on nous pose si on ne se sent pas à l'aise avec le sujet.


Je me pose tout le temps des questions sur tous les sujets possibles. Vraiment tous les sujets possibles. Des questions auxquelles je n’obtiens pas toujours de réponse. J’adore en chercher malgré tout et émettre des hypothèses. C’est sûrement pour cette raison que j’adorais les cours de philo. Je dois tout savoir, tout est susceptible de m’intéresser, c’est pour ça que j’aime explorer divers domaines.

Cependant, s’il y a bien un sujet qui ne m’intéresse pas le moins du monde c’est… connaître une personne. Mais vraiment.

Je sais, dit comme ça, je semble froide. Peut-être que je le suis, ce n’est pas à moi d’en juger mais, sincèrement, je n’en ai absolument rien à foutre de la vie des gens. Ils peuvent bien faire ce qu’ils veulent, je m’en fiche. Temps que ça ne m’impacte pas, naturellement.

Je veux dire, avoir connaissance de la vie privée des gens ne m’apporte rien. Que ces personnes me soient étrangères ou non. Même les personnes de mon entourage ont le droit d’avoir une vie privée et je m’attends à ce qu’ils agissent de la même façon avec moi.

J’ai vraiment des attentes inatteignables.

Il m’est difficile de tolérer les personnes qui veulent connaître les moindres détails de la vie de quelqu’un, que cette personne soit célèbre ou pas. Et quand ces personnes font partie de ma propre famille, je dois énormément prendre sur moi pour ne pas les envoyer se faire voir (pour rester polie).


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J’ai toujours eu beaucoup de mal avec la curiosité des gens. La curiosité malsaine, j’entends. Par-là, je veux dire, vouloir savoir les moindres détails de la vie d’une personne pour mieux en parler à tout un chacun et émettre des jugements.

Probablement parce que j’ai appris très tôt que les gens étaient toujours prompts à donner leur avis et porter un jugement sur n’importe quelle situations, particulièrement celles dont ils ne connaissent ni les tenants, ni les aboutissants, ni rien du tout au milieu.

Les gens ne sont jamais capables de se mêler de leurs affaires. Si c’était le cas, la vie serait bien plus paisible.


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Sans plus tarder, je vous propose de découvrir cinq questions auxquelles j’ai eu le droit toutes ma vie et auxquelles je n’aime pas répondre.


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Qu’est-ce que tu veux faire plus tard ?

Je crois que c’est bien la question que l’on m’a le plus posée jusqu’à maintenant. Elle est toujours posée d’un point de vue professionnel, naturellement. 

Comment voulez-vous qu’une enfant ou une ado sache la profession qu’elle veut exercer pour le restant de ses jours quand elle n’a aucune passion mais qu’elle est intéressée par absolument tout et qu’elle voit les aspects négatifs de toutes les situations ?

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours détesté cette question. Pour la simple et bonne raison que je n’ai jamais su ce que je voulais faire. Je crois bien avoir eu toutes les idées en tête à un moment donné. Je me suis imaginée dans toutes les positions pour mieux m’apercevoir que rien ne me convenait (c’est ça de voir systématiquement les défauts de chaque chose).

Vous allez me dire qu’il faut bien s’orienter. Je vous réponds qu’il devrait être possible d’essayer et de bifurquer bien plus facilement qu’actuellement. On n’a pas à être doué pour une seule et unique chose, on peut être bon dans pleins de domaines.

Pourquoi n’avons-nous pas le droit de répondre que nous voulons vivre, juste vivre ?


Qu’est-ce que tu fais dans la vie ?

C’est un peu le même genre de question que la précédente. Celle-ci nous est posée une fois que l’on a dépassé un certain âge (et que ça se voit physiquement ; à vingt-cinq ans, on croyait encore que j’étais au lycée).

En quoi la profession que l’on exerce est-elle importante ? Ce n’est pas ce que nous faisons pour subvenir à nos besoins qui définit la personne que nous sommes (temps que cela reste honnête et légal, bien entendu).

Je déteste répondre à cette question car je ne supporte pas d’entendre ce que les gens pensent à ce sujet.

Pourquoi ne pouvons-nous simplement répondre que nous vivons et que l’on fait de notre mieux ?

Faire de son mieux est déjà bien suffisant.


T’as trouvé ton Roméo ?

Autrement dit, est-ce que tu as un copain ?

Parce que je m’appelle Juliette, vous comprenez, on m’a toujours demandé si j’avais trouvé mon Roméo parce que, forcément, ça doit être un garçon. Si les gens avaient connaissance des personnes dont je suis tombée amoureuse…

J’ai eu le droit à cette question tout au long de ma vie (du moins, depuis que je suis entrée en maternelle) par des personnes de tous les âges. C’est particulièrement agaçant.

C’est fou comment les gens s’intéressent à notre vie sentimentale… Qu’ils s’occupent de la leur, ce serait pas mal.


Qu’est-ce que tu écoutes comme musique ?

En soi, il n’y a rien de mal à parler de musique avec d’autres personnes, vous avez totalement raison. Moi-même, j’adore découvrir de nouveaux artistes et de nouvelles chansons et j’échange sur ce sujet avec plaisir.

C’est bien plus dérangeant lorsque l’on se sert de cette question pour se moquer de vous. Oui, c’est du vécu.

Je trouve que les goûts musicaux sont extrêmement personnels, un reflet de qui nous sommes, l’âme qui se met à nue, et que l’on n’a pas à juger une personne à ce sujet (de toute façon, on n’a pas juger, tout court).

Quand je vois des gens modifier ce qu’ils écoutent pour ne pas avoir honte de montrer leur Spotify Wrapped sur les réseaux sociaux, j’ai presque pitié. Si vous en avez tellement honte, ne montrez pas au monde entier ce que vous écoutez et profitez de ce que vous aimez en toute quiétude.

Pourquoi prétendre être ce que l’on n’est pas pour être bien vu par les autres ?


Le bébé, c’est pour quand ?

Bon, je ne suis pas en couple mais ça n’empêche pas les gens de me poser la question. Comme si je devais nécessairement en vouloir un, comme si je devais absolument me dépêcher, comme si ma vie serait complètement gâchée si je ne devenais pas mère. Pose-t-on cette questions aux hommes ? Je n’en suis pas persuadée.

Avoir un bébé, accoucher, devoir me soumettre et soumettre mon enfant à certaines règles avec lesquelles je ne suis pas d’accord pour ne pas être considérée comme une « mauvaise mère », avoir la vie de quelqu’un entre mes mains, devoir m’occuper de quelqu’un d’autre, dire adieu à la tranquillité d’esprit que j’espère avoir un jour… Je n’en ai pas envie.

Je n’ai pas envie d’un enfant qui serait comme moi et je n’ai pas envie d’un enfant qui ne me ressemblerait pas. Je n’ai pas envie d’un enfant malheureux.

Apparemment, je suis égoïste. Si vous voulez. De toute façon, ce n’est pas la société qui me fera changer d’avis à ce sujet puisqu’il s’agit de ma vie et de mon corps. Pas la vie, ni le corps de quelqu’un d’autre. Les miens.


Qu’est-ce que tu fais avec cette personne ?

Qu’est-ce que j’ai pu entendre cette question… Surtout de la part de personnes que ça ne regardait absolument pas.

Entre mes quatorze et mes vingt ans, je voyais toutes les semaines une personne en particulier, de temps en temps plusieurs fois. Je discutais avec lui. Beaucoup. Je n’ai jamais voulu dévoiler ces conversations parce que ça ne concernait personne d’autre que moi et lui et qu’il n’y a absolument aucun mal à discuter avec quelqu’un.

Aucun mal. Sauf que, comme je refusais d’en dire plus au sujet de la relation que j’entretenais avec lui, les gens se sont mis à imaginer des choses et à balancer des rumeurs tout à fait sympathiques (non).

On ne soupçonne pas à quel point les rumeurs peuvent détruire.


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Il y a sûrement d’autres questions que je trouve tout aussi agaçantes mais celles-ci sont les premières qui me viennent en tête. Sûrement parce qu’elles m’ont été beaucoup trop posées.

Mais toutes ces questions, aussi anodines semblent-elles, peuvent vraiment blesser car elles nous amènent à nous poser encore plus de questions et à trouver des réponses qui ne nous correspondent pas forcément pour ne pas essuyer de nouveaux jugements.


Tout ça pour dire : mêlez-vous de ce qui vous regarde.

Le monde se porterait bien mieux si chacun s’occupait de ses affaires et n’essayait pas d’interférer dans la vie des autres en voulant connaître les moindres détails de son existence.

Concentrons-nous sur notre propre vie, c’est déjà bien suffisant.

On ne vit pas à travers les autres, on ne vit pas pour les autres, on vit pour soi.


Juliette


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