Les échecs de ma vie

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S’il y a un sujet dont on évite de parler, c’est bien l’échec. C'est vrai, c'est la honte de ne pas réussir à faire quelque chose. C’est bien pourquoi c'est le thème que j’ai choisi d'aborder aujourd’hui.


Dans la vie il n’y a pas que des réussite, je sais de quoi je parle, comme tout le monde, je pense. 

Je n’ai pas tout réussi, loin de là. Avoir le sentiment d’échouer là où tout le monde ou presque réussit est une sensation terrible. Dans ces moments-là, je ne me suis pas forcément sentie découragée mais j’avais un mal fou à affronter le regard des autres.

Il faut dire que les gens ne se privent jamais pour commenter les échecs d’une personne pour mettre en avant leurs réussites à eux, quand bien même n’importe qui peut en faire autant.


J’ai connu des échecs ou du moins, ce que les gens considèrent comme étant des échecs. Car oui, encore une fois, c’est bel et bien le regard de la société qui nous fait considérer ce qui nous arrive comme un échec quand, nous, à la base, on n’en a strictement rien à foutre.

Il faut être bien vu par les gens, il faut être synonyme de réussite à leurs yeux, il faut être pris en exemple.

Il n'y a pas longtemps, j'ai réalisé que je n'en avais rien à faire d'être prise en exemple. Je n'ai pas envie que les gens commentent ce que je fais, pas même mes réussites, ça me met plus mal à l'aise qu'autre chose.

Et j'ai également compris que ce qui est considéré comme un échec est toujours bénéfique. Toujours. Quoi que la société en pense.


Ci-dessous, je vous propose un petit aperçu des différents "échecs" de ma vie et ce que j'ai gagné grâce à eux.


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J’ai raté ma tentative de suicide


Je n’ai jamais évoqué ma tentative de suicide ici. Je n’en parle pas plus dans mon entourage, très peu de personnes sont au courant et c’est bien comme ça (tout jugement à ce sujet est proscrit, merci).

Puisque je prends les évènements dans l’ordre chronologique, je me dois de commencer par celui-ci. Oh, j'en ai eu d'autres avant, bien sûr, mais aucun qui m'a marqué à ce point. Ma tentative de suicide qui a été mon premier vrai échec. C’était en janvier 2008, j’avais quatorze ans. Avant ça, j'arrivais toujours à retomber sur mes pieds d'une manière ou d'une autre. Là aussi, en quelque sorte, mais pas comme je l'aurais souhaité ce jour-là.

Je ne vais pas en dévoiler les raisons ici, ce n’est pas le sujet mais ça fera sûrement l’objet d’un article un jour, quand je me sentirai prête (oui, ça a un rapport lointain avec le harcèlement que je vivais mais c'est bien plus complexe que ça).


Ce que ça m’a apporté :

Si j’avais réussi, eh bien, je ne serais pas en train d’écrire ces lignes aujourd’hui et ma vie n’aurait pas eu de suite. C’est aussi simple que ça.

Est-ce que je regrette ce que j’ai fait ? Non.

Je ne l’ai pas regretté à l’époque alors que j’avais l’impression que chaque partie de mon corps était en train de s’autodétruire et je ne le regrette toujours pas aujourd’hui.

Eh, j’ai quand même vécu quinze ans et huit mois de plus à l’instant où ces lignes sont rédigées. Oui, de mon point de vue, c’est beaucoup.


J’ai raté mon bac


Nouvelle révélation. Je ne le crie pas sur tous les toits mais en toute franchise, une fois que vous avez obtenu votre bac, tout le monde se fiche de l’âge auquel vous l’avez eu.

Eh oui, j’ai raté mon bac. De ce fait, j’ai fait deux années de terminale. Aucun regret à ce sujet encore une fois, au contraire. Je n’étais plus harcelée, c’était merveilleux.

La première fois que j’ai passé mon bac, c’était en 2011. Par la force des choses, je l’ai repassé l’année suivante et, là, je l’ai obtenu.


Ce que ça m’a apporté :

Une année scolaire merveilleuse. Ayant été harcelée, j’avais besoin de connaître autre chose avant d’entrer en études supérieurs. Ça a été le cas. Je n’étais plus harcelée, je n’étais pas non plus ignorée, j’étais intégrée et acceptée, c’était plus que ce dont j’avais toujours rêvé. Je n’aurais jamais connu cette sensation de se rendre en cours sans aucune appréhension si je n’avais pas fait deux années de terminale.

Si c’était à refaire, j’agirais exactement de la même façon. Moi seule (enfin, presque) sais pour quelles raisons je ne l’ai pas obtenu la première fois. Pas par manque de travail, pas par manque de compréhension, simplement parce que je voulais décider de quelque chose, pour une fois (même si je vous avoue que je n’ai pas passé un été des plus agréables).


J’ai passé mon permis trois fois


Quand on loupe son permis, on en veut souvent à l’examinateur. Je ne vais pas faire exception à la règle. La première examinatrice à laquelle j’ai eu le droit s’adressait à mon comme si j'étais la plus grande des idiotes alors que j'étais simplement stressée. La deuxième, elle, était désagréable et agressive au possible. Il n’y a qu’avec la troisième que ça s’est bien passé, elle ne me stressait pas, elle était calme et me parlait normalement. Curieusement, c’est avec elle que je l’ai obtenu, je me demande bien pourquoi…


Ce que ça m’a apporté :

Pouvoir me déplacer où je veux, quand je veux, sans dépendre de qui que ce soit.

Ce n’est pas dans ma nature d’abandonner quand je ne réussis pas quelque chose mais là, je dois bien admettre que j’étais sur le point de tout envoyer balader, surtout qu’en habitant en ville et bénéficiant des transports en commun, je n’en voyais pas trop l’utilité (la moi d’aujourd’hui qui habite à la campagne me remercie de ne pas avoir lâché). J'en avais juste ras-le-bol et puis, le permis, ça coûte cher.


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Je me suis trompée dans mon orientation


Je n’ai pas aimé le bac que j’ai fait et je n’ai pas plus aimé ma licence, encore moins les masters et la formation que j’ai faits. 

Je ne sais pas ce que je veux faire, je ne l’ai jamais su et je crois bien que je ne le saurai jamais. Je suis presque en paix avec cette idée. Cela ne m’a pas empêché de me planter de nombreuses fois, trop de fois aux yeux des gens. Indépendamment du bac dont je suis titulaire (il faudra que je vous en parle un jour, ma scolarité a été assez… spéciale), je n'ai pas vraiment aimé mes études supérieures. Je crois vous l’avoir déjà dit, j’aime bien persister quand un truc ne me convient pas ; c’est exactement ce que j’ai fait avec mes études supérieures.


Ce que ça m’a apporté :

Bon, là, je dois vous avouer que j’ai du mal à trouver du positif à cette situation, certainement que c’est encore trop frai.

Ne pas savoir ce que je veux faire et le fais que je m’ennuie très vite m’obnubile, si bien que ça tend à me déprimer. Je me dis qu’il doit bien exister un domaine pour lequel je suis totalement faite, un domaine qui m’est destiné mais pour l’instant, mes recherches n’ont absolument rien donné.

Au moins, j’ai essayé de nombreuses choses et j’ai acquis beaucoup de connaissances, c’est toujours ça de pris.


Je ne suis pas dans une relation amoureuse et je n’ai pas d’enfant


Ah, l’amour… J’ai déjà eu des relations amoureuses, je suis déjà tombée amoureuse. Quatre fois, très précisément. Ai-je vraiment besoin de vous expliquer que chacune de ces relations s’est mal, voire très mal terminée ?

Je n’ai pas d’enfant

J’ai trente ans, je ne suis pas dans une relation amoureuse et je n’ai pas d’enfant. Aux yeux de la société, cela correspond à un échec. Pas pour moi.

Je n’ai pas non plus envie d’être avec quelqu’un avec qui il me sera impossible d’être moi-même. Je n’ai pas envie de cacher ma véritable personnalité à une personne que j’aime et je n’ai pas envie que cette personne fuît face à tout ça parce qu’elle ne supportera pas tout ce que ça implique (non, je ne suis pas une serial-killer).

Quant aux enfants… Je ne veux pas d’enfant pour le moment et je ne suis pas sûre d’en vouloir un, un jour.

J’aime passer mon temps avec eux, j’aime jouer avec eux et leur apprendre des choses mais je ne me vois pas avoir la responsabilité de quelqu’un d’autre que moi-même et mon chat.


Ce que ça m’apporte :

C’est difficile à dire puisque, comme je vous l’ai expliqué, je ne considère pas cela comme un échec. C’est une décision, c’est un choix et c’est un choix que j’assume même si les remarques ne sont pas toujours agréables à entendre.

Je ne vis pas pour les autres, je vis pour moi et, s’il y a bien un domaine dans lequel je me montre résistante, c’est celui-ci.


Une conclusion à cet article ?


Je pense qu’elle parle d’elle-même. Tout ce que j’ai obtenu, je ne l’aurais jamais acquis sans ce que le monde considère comme étant des échecs.

C'est bien pour cela que j'en viens à la conclusion que l'échec n'existe pas. Chaque expérience, bonne ou mauvaise, nous apporte quelque chose de différent.

L’échec n’existe que si on décide que c’en est un. Si on n'a pas la vision que ce l'on ne réussit pas à faire est un échec, on n'échoue jamais. Rien dans la nature n’est un échec et vous ne l’êtes pas plus. Vous êtes exactement où vous devez l'être, comme vous devez l'être.


Juliette


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