Être dans la tendance, une nécessité ?

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De temps en temps, il m’arrive de regarder les tendances Pinterest au cas où cela me donnerait une idée de sujet à aborder. Eh bien, ça a effectivement été le cas pour l’article du jour.

En les parcourant, j’ai vu que les gens commençaient déjà à rechercher des inspiration pour l’automne ou encore l’hiver (sérieusement ? nous sommes en août !) mais aussi de manucures et de Barbie (en somme tout ce qui n’est pas fait pour moi. Vous lisez une fille qui n’a jamais aimé jouer à la poupée, qui ne compte pas voir le film qui en est inspiré, et qui n’a pas la patience requise pour se faire les ongles).

Eh bien, voir ce que les gens recherchent en ce moment m’a mener à avoir une réflexion sur les tendances que je tiens à vous partager ci-après.


Les tendances sont partout et on ne peut pas y échapper. Aujourd’hui, il faut écouter des podcasts, faire des TikTok et partager sa vie trop génial (lol) avec le monde entier. Il y a quelques années, c’était la grande mode de se laver avec des gels douche DOP aux senteurs de bonbons et autres biscuits, d’aller chez Mac, Lush et The Body Shop pour acheter ses produits cosmétiques, d’avoir un Handspinner pour se déstresser (perso, je n’ai jamais compris), de porter des couleurs pastel, d’accrocher des guirlandes lumineuses… Je vais arrêter la liste mais vous avez compris où je veux en venir.

Les tendances changent d’année en année, de mois en mois et même de jour en jour, si bien que c’est parfois compliqué de se tenir au courant de tout et de ne pas être complètement largué. Et puis, surtout, être dans la tendance vous fait dépenser un paquet de fric. Ce côté pécunier est bien trop sous-estimé à mon goût.

Pourquoi veut-on être dans la tendance ? Pour avoir la sensation d’appartenir à un groupe, pour ne pas se sentir mis de côté. Ce sentiment d’appartenance est tellement important et présent qu’il finit par nous détruire. Il se ressent, cependant, dans chaque aspect de la société. Il faut appartenir à un groupe, n’importe quel groupe, être rangé dans une case et ne surtout pas tenter d’en sortir.

Et c’est comme ça que j’en viens à parler du sentiment d’appartenance puisque, dans le fond, être dans la tendance, c’est de cela dont il s’agit.


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Un calendrier imaginaire


La société fait tout pour nous enfermer dans des cases plus ou moins grandes et ça commence dès la naissance. On doit grandir à tel rythme, avoir telle taille et faire tel poids à tel âge. Entrer à l’école à deux ou trois ans, que l’on soit prêt ou pas, apprendre à lire et à écrire en CP, pas avant ni après, c’est pareil lorsque l’on veut apprendre à nager ou à compter. On doit passer son permis à dix-huit ans, obtenir son bac et démarrer ses études supérieures au même âge, tout ça pour correspondre à un calendrier imaginaire définit par qui ? Par quoi ?

Ce serait bien plus simple si on acceptait le fait que certaines personnes sont plus lentes que d’autres pour faire certaines choses et plus rapides dans des domaines où la plupart des gens sont lents. Ce n’est pas grave et c’est très bien comme ça.

Alors, plus ou moins consciemment, on fait tout pour avoir l’impression d’appartenir à un groupe, et c’est pour cette raison que les tendances sont importantes ; on les suit pour faire comme tout le monde, tout en n’oubliant pas d’y apporter sa petite touche d’originalité.

C’est pour cette raison que j’estime que, à moins que l’on décide d’aller à l’encontre de ce que l’on voit au quotidien, nous goûts sont conditionnés.

À force de voir ou d’entendre quelque chose, on finit par s’y habituer et à ne plus détester autant les choses puis, petit à petit, on commence à les aimer et à les intégrer à notre quotidien. C’est d’ailleurs bien le but de la publicité.


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Personnellement, je considère que je n’ai jamais été la cible des publicités, que ce soit celles diffusées à la télé, sur le net, à la radio ou dans les magazines. Je les vois mais je n’ai jamais eu la sensation d’avoir été influencée à acheter quoi que ce soit à cause d’elles (on va me dire que je me voile la face, je sais. Les gens, faîtes preuve d'un minimum d'originalité, votre discours, je l'ai entendu une bonne centaine de fois).

Mais si les publicités n’ont jamais réussi à m’alpaguer, je dois dire qu’il y a encore quelques années, je me laissais facilement influencer par les… influenceurs (ça me fait mal de l’admettre).

Quand je dis il y a quelques années, plutôt une dizaine d’années en vérité (je ne me vois pas vieillir), à l’époque où les youtubeuses beauté faisaient leurs débuts et où EnjoyPhoenix était la créatrice de contenu la plus connue. C’était également l’époque où il n’était pas nécessaire de dévoiler s’il s’agissait d’un partenariat ou d’une collaboration, c’est fou comme la société a changée à ce niveau-là.

Je n’achetais pas précisément ce que ces filles présentaient, même si elles considéraient ça comme des bons plans, je trouvais toujours que c’était trop cher et je me disais « Mais où vont-elles chercher tout cet argent ? ».

Alors, je me procurais des subterfuges, je me servais de ce que je voyais comme d’une source d’inspiration. Ça me convenait comme ça. Ce n’était pas exactement ce que je désirais mais j’avais tout de même la sensation d’être un peu dans la tendance. Avant de me rendre compte qu’elles en avaient beaucoup trop et que je ne souhaitais pas faire partie de cette société de surconsommation.


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L’influence dès l’enfance


Mais avant l’avènement les youtubeuses et autres influenceuses Instagram, j’étais plus ou moins influencée par mes copines de classe.

Plus ou moins, parce que je n’avais pas nécessairement envie de suivre la tendance mais tout de même un peu, pour ne pas être rejetée. Les petites barrettes en forme de papillon, les Bratz, les Pogs, les produits Diddle… (si vous n'êtes pas nées aux début des années 90, pas sûre que ça vous parle). Tout ça, j’avais et j’en étais contente. 

J’étais contente, je n’étais pas heureuse.

Contente de me sentir un peu comme tout le monde. Malheureuse parce que, tout ça, ça ne m’intéressait pas. Je n’aimais pas jouer à la poupée, je ne voyais pas l’intérêt d’avoir une collection d’objets qui me semblaient inutiles et, des barrettes, je n’en portais pas spécialement (au plus grand désespoir de ma mère qui ne supportait pas me voir avec les cheveux dans les yeux).

J’ai vite compris qu’être dans la tendance n’apportait pas le bonheur et, surtout, que ça revenait particulièrement cher, ce qui faisait que j’étais gênée de demander quoi que ce soit à mes parents (je n’ai pas le souvenir de leur avoir un jour demandé quoi que ce soit, d’ailleurs, je ne leur demande pas plus aujourd’hui).

En primaire, je ne me liais pas aux élèves de mon école, et je ne voulais pas me lier à eux. Leurs jeux m’intéressaient peu, la musique qu’ils écoutaient et les dessins-animés qu’ils regardaient ne me convenaient pas. J’étais un peu à part, dans mon coin, je passais mes récrés à imaginer, à penser et à observer le monde, à observer les tendances desquelles je ne désirais pas faire partie.

J’avais un modèle : ma meilleure amie, cinq ans de plus que moi. J’ai passé mon enfance avec elle, jusqu’à mon entrée au collège qui correspondait à son entrée au lycée et là, les cinq ans d’écart se sont fait ressentir, mais ce n’est pas le propos.

Ce qu’il y a à retenir de ça, c’est que je désirais tout faire comme elle et cela allait de regarder les mêmes émissions de télévision à me vêtir comme elle. Sauf que vous vous doutez bien qu’une petite fille de neuf ans ne peut pas s’habiller comme une ado de quatorze ans. Ça coinçait. Heureusement pour moi, mes parents étaient assez conciliants et acceptaient de m’acheter des fringues qui étaient assez semblables aux siennes. À dix ans, j’allais déjà chez Pimkie, Jennyfer et Mim pour avoir des vêtements qui faisaient « jeune ».

Et par « jeune », j’entendais « cool ». Elle était cool pour moi. À cette époque, je n’étais peut-être pas dans la tendance des enfants de mon âge mais j’étais dans la tendance des ados du début des années 2000 (toute proportion gardée, naturellement).

Avec cette fille, j’avais un sentiment d’appartenance. Elle ne me regardait pas comme une enfant alors qu’elle aurait très bien pu le faire, elle m’acceptait comme j’étais, au point de passer tous ses weekends et mercredis après-midi en ma compagnie.


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J’ai arrêté d’être cool à mon entrée au collège pour diverses raisons qui ne dépendaient pas nécessairement de moi mais, si j’en avais eu l’opportunité, aurais-je choisi de suivre les tendances et de me vêtir comme tout le monde ? Je n’en suis pas sûre.

Les choses ne se sont pas améliorées au lycée où, pour être un minimum acceptée, j’ai suivi, à contre cœur, les tendances de l’établissement et leur look assez… sectaire, je pense que c’est le mot approprié (non, je n'exagère pas), soit, totalement à l’encontre de ce que j’étais.

Tout ça parce que je voulais être acceptée. Autant vous le dire tout de suite, ça n’a pas fonctionné. Je n’étais pas heureuse en suivant leurs tendances, je n’étais pas acceptée, je n’étais pas intégrée, je n’avais aucun sentiment d’appartenance.

Et le problème, c’était qu’une fois sortie du lycée, je n’avais pas plus de sentiment d’appartenance à la société. Le weekend, j’en profitais pour m’habiller un peu comme je le voulais, sans avoir vraiment à craindre quoi que ce soit (quand j’y réfléchis, c’est tout de même fou de craindre de se faire invectiver à cause des vêtements que l’on porte).

Ne pas avoir de sentiment d’appartenance à un groupe quand on est ado, c’est dur, très dur. Et c’est tout aussi dur une fois que l’on devient adulte. L’envie d’appartenir à un groupe ne disparaît jamais.


J’en suis venue à me dire qu’il vaut mieux créer la tendance que la suivre pour une simple raison : c’est en créant sa propre tendance que l’on tend à être vraiment soi-même. On n’a pas à être copié et on ne copie pas les autres, on porte ce que l’on aime, on fait ce que l’on aime. Les autres nous suivent, c’est bien, ils nous laissent sur le bord de la route, c’est bien aussi.

Le maître mot est SOYEZ VOUS-MÊME.

Juliette



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