Ne pas avoir d'amis

Ne pas avoir d'amis


Je n'ai pas d'amis. 

Voilà, c'est dit. Bon, je pense que vous vous en doutiez à la vue du titre, mais c'est bel et bien ma réalité depuis presque toujours. L'amitié, je ne sais pas réellement ce que c'est. Pas que je n'ai jamais essayé mais, entre les autres moi, il y a toujours une eu espèce de mur invisible. Un mur que, d'un côté comme de l'autre, nous ne parvenons pas à franchir, à quelques exceptions près.

J'ai toujours pensé que c'était moi qui avais un problème, d'autant plus que, quand on est ado, c'est terrible de ne pas avoir d'amis, principalement pour les "qu'en dira-t-on".

Quand on se retrouve dans cette situation, on croit toujours être seul au monde, mais je peux vous assurer que les personnes qui n'ont pas d'amis sont bien plus nombreuses que ce l'on veut nous faire croire.

Peut-être êtes-vous aussi dans cette situation ? Si ce n'est pas le cas, peut-être craignez-vous de vous y retrouver un jour ?

Rassurez-vous, c'est loin d'être aussi désagréable que ça en a l'air.


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Un (pas si) bref historique


À l'école, j'étais souvent toute seule, je me sentais tellement à part des autres enfants que j'avais beau vouloir me mêler à eux, ça ne fonctionnait pas. J'avais l'impression (et ce n'était pas qu'une impression) que leurs centres d'intérêt ne correspondaient pas vraiment aux miens. Pas du tout, en fait.

J'ai eu une meilleure amie quand j'étais en primaire. Elle avait cinq ans de plus que moi. Je l'ai rencontré quand j'avais quatre ans, elle en avait neuf. Je suis heureuse d'avoir passé mon enfance avec elle parce que j'ai appris des choses qui me correspondaient, j'ai découvert le monde et une partie de la vie grâce à elle. C'est grâce à elle (et ses frères et sœurs plus âgés) que j'ai pu forger une partie des goûts que j'ai aujourd'hui, notamment musicaux.

Et puis, quand je suis rentrée au collège, elle est passée au lycée ; c'est à partir de ce moment que la différence d'âge a commencée à se faire sentir. Ce qui était totalement normal, tellement normal que je ne l'ai pas mal pris et c'est tout naturellement que nous nous sommes éloignées.

Mais moi, de mon côté, j'ai été obligée de trouver quelqu'un d'autre. Plus personne ne venait à la maison les mercredis après-midis et les weekends. Plus personne ne discutait avec moi comme elle le faisait si bien.

À partir de la quatrième j'ai été harcelée, harcèlement qui s'est intensifié en troisième, et la seule amie que je pensais avoir m'a tourné le dos sans m'expliquer ce que j'avais fait de mal (réponse : rien). Tout cela m'a laissée avec des traumatismes, dont celui de ne plus réussir à accorder ma confiance aux gens.


Article lié : Vivre avec des traumatismes


À partir du mois de mars durant cette fameuse année de troisième, j'ai eu la chance d'avoir une meilleure compagnie.

Pas un meilleur ami. Pas une seule compagnie. Une meilleure compagnie.

C'était tout simplement la personne avec qui je préférais passer mon temps, avec qui je pouvais discuter de tous les sujets possibles sans être jugée et la personne qui me correspondait le plus (et oui, à nouveau, cette personne était bien plus âgée que moi, et je ne parle pas d'un écart de cinq ans).

Cela a duré plus de cinq ans mais, encore une fois, la vie faisant son travail, nous avons été obligés de nous séparer, sans animosité aucune.

Et puis, à la fac, je me suis intégrée à un groupe et j'ai été très, très proche d'une fille. On avait beaucoup de points commun mais il y en avait surtout un que nous n'avions pas. Et je pense que c'est ce qui a créé tout le problème et qui a fait que nous nous sommes éloignées.

Depuis, j'ai lié contact avec des gens, mais aucune personne que je peux qualifier d'ami (mais peut-être est-ce moi qui ai une définition bien particulière de l'amitié ?).


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Une histoire de confiance


Dans les relations, tout est une question de confiance, et la mienne a tellement été bafouée qu'aujourd'hui, je me sens hermétique.

Je suis une personne qui accorde très difficilement sa confiance. Pour cause, je ne dis jamais rien me concernant, que ce soit important ou pas. Je peux parler de n'importe quel sujet mais, dès qu'il s'agit de moi, je me ferme comme une huître. Et c'est là que se trouve le problème ; je n'ai pas d'ami parce que je n'arrive pas à faire confiance aux gens.

Je n'ai pas d'ami parce que je n'arrive pas à m'ouvrir, je n'arrive pas à dévoiler ma personnalité, encore moins des parties de ma vie.

Je me dis toujours que, plus on se dévoile à une personne, plus on lui donne les armes nécessaires pour nous détruire (pas la meilleure façon de penser, je vous l'accorde).

Si je veux accorder ma confiance à une personne, il faut vraiment que j'en sois très, très proche. Mais être proche ne signifie pas connaître depuis longtemps la personne. On peut être proche de quelqu'un simplement parce que l'on se sent en sécurité avec ce que la personne dégage (pour vous donner une idée, je ne fais pas confiance à la plupart des membres de ma famille en dehors de ma mère).



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Apprendre à être seule


Dire que l'on n'a pas d'ami sonne tout de suite dramatique aux oreilles des gens. Peut-être que certains continuent de le penser après la période du collège et du lycée mais, croyez-moi, c'est loin d'être aussi désagréable que ça en a l'air.

Avec le temps, j'ai fini par en prendre mon partie. J'ai des connaissances, des personnes avec lesquelles je m'entends bien, mais ça s'arrête là. Et ça me convient comme ça. Si un ou une ami(e) me manquait fut un temps, j'ai appris à apprécier être ma meilleure amie (quand je ne suis pas ma pire ennemie).

Tout simplement parce que, moi, je ne me trahirai jamais, je ne resterai toujours fidèle, et je serai le plus possible en accord avec moi-même.

Ne pas avoir d'ami ne signifie pas que l'on est asocial, cela veut simplement dire que l'on n'a pas trouvé la ou les bonnes personnes avec qui tisser des liens.


Article lié : Vivre seule


C'est en faisant quelques recherches pour rédiger cet article que j'ai compris cela. Et vous savez quoi ? Ça m'a fait un bien fou de savoir que d'autres personnes vivaient la même chose que moi.

D'ailleurs, la plupart du temps, je ne me sens pas seule. Au contraire, je discute avec des gens, de tout et de rien, j'ai ma famille, et j'apprécie vraiment le temps que je passe en ma seule compagnie. J'apprends tout simplement à m'aimer avant d'apprendre à nouveau à aimer d'autres personnes.


Juliette


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