J'ai testé le Bullet Journal
Longtemps, on m’a répété que j’avais un problème d’organisation, notamment lorsque j'étais au lycée où, selon les profs, j'avais tendance à trop m'éparpiller. Ils ne comprenaient simplement pas ma logique, je ne peux pas leur en vouloir mais, dans ma tête, tout était parfaitement clair et ordonné.
Malgré tout, n'étant pas à l'aise au quotidien, j’ai fini par me mettre dans la tête que c’était vrai, que je ne savais pas m'organiser alors, en arrivant à la fac, je me suis dit que j’allais y remédier et j’ai commencé à me renseigner sur les différentes méthodes d’organisation possibles.
La première qui apparaissait lors de mes recherches était le fameux agenda, celui que tout le monde a dans sa vie quotidienne et celui que je n’ai jamais su utiliser. Pas dans le sens où je ne comprenais pas le principe mais dans le sens où il ne me servait absolument à rien. J’étais du genre à noter mes devoir en haut des pages de mes cahiers (figurez-vous que c’était une technique qui m’obligeait à ouvrir mes cours une fois chez moi, comme quoi, elle n’était pas si mauvaise).
J'ai reproduit ce schéma à la fac, j’achetais un agenda tous les ans, à chaque rentrée, je l’utilisais consciencieusement deux semaines et après, il finissait au fond de mon sac qui ne plus en bouger de toute l’année scolaire. J’aime bien persister quand une chose ne me convient pas.
À un moment, alors que j’étais dans une phase dépressive, je me suis dit qu’il fallait que je reprenne ma vie en main pour aller mieux. Et pour moi, cela devait passer par l’organisation. Encore une fois, je lisais pleins de témoignages disant que c’était la clef, et les gens avaient l’air heureux dans leur vie. C’est là que je suis tombée sur la méthode du BuJo et qu’elle m’a instantanément séduite.
Je suis sûre que vous en avez déjà entendu parler ; il y a quelques années, une nouvelle méthode d’organisation a vu le jour : le Bullet Journal, BuJo pour les intimes. Très vite, elle s’est répandue chez les blogueuses et les youtubeuses. C’était la mode d’avoir un Bullet Journal et je l’avoue, j’ai succombé à cette mode. Moi aussi, je voulais me servir de cette super méthode d’organisation dont tout le monde vantait les mérites.
Si elle convenait à tout un chacun, pourquoi ne pouvait-elle pas me convenir ?
J’ai acheté tout le matériel nécessaire, dont le fameux carnet à petits points que j’ai galéré à trouver et qui, je trouve, coûte affreusement cher, des crayons de couleur et des feutres à pointe fine pour pouvoir mettre de la couleur absolument partout.
Fun fact, je n’ai jamais aimé travailler avec des couleurs, ça ne m’aide pas du tout, ça a plutôt tendance à m’embrouiller qu’autre chose mais tout le monde faisait ça alors, moi aussi, je pouvais le faire.
Je m’étais préparée, j’avais visionné des tutos pour faire le parfait Bullet Journal, celui que tout le monde avait et qui me correspondrait le mieux (non, il n’y a pas de problème dans cette phrase mais il y en avait un dans la réalité).
J’essayais de me persuader que c’était pratique de tout avoir au même endroit : les rendez-vous professionnels ou privés, les dates d’anniversaire, les numéros de téléphones, mon emploi-du-temps, mes mots-de-passe, mes listes de course… Tout. Vraiment tout.
Tous les soirs, j’y inscrivais les évènements plus ou moins marquants de ma journée, positifs uniquement, ça m’obligeait à me creuser la tête pour me dire que tout n’était pas toujours si terrible. Je crois d’ailleurs que c’était cette partie-là que je préférais.
J’étais motivée et je m’étais dit que je le tiendrai pendant, minimum, une année. Ça a effectivement été le cas et, après cette année, j’ai dit stop.
Pourquoi ? Parce que c’était une méthode d’organisation qui ne me correspondait pas. Contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, le Bullet Journal n’est pas fait pour tout le monde.
Le Bullet Journal n’est pas un journal intime
Un BuJo est fait pour s’organiser et uniquement pour s’organiser. C’est-à-dire que, mis à part vos to-do lists et potentiellement vos objectifs du mois ou de l’année, ou encore votre humeur ou la météo qu’il fait, vous n’allez pas pouvoir y inscrire grand-chose pour la simple et bonne raison que vous n’aurez pas la place.
Et quand, comme moi, on aime écrire et qu’on a beaucoup de difficultés à être concis, c’est assez frustrant d’être bloqué à ce sujet.
Oui, j’aimais inscrire les évènements positifs de mes journées mais ça, je le fais déjà dans mon journal intime que je traine depuis l’école primaire (bon, il y en a eu plusieurs depuis mais vous avez compris).
Il faut être un minimum organisé pour utiliser un Bullet Journal
Oui, oui, il faut être organisé pour utiliser une méthode d’organisation censée nous faciliter la vie. Autant vous dire que c'est un peu problématique.
Tenir un Bullet Journal requiert une certaine forme de rigueur. Il faut établir un code auquel on va se tenir tout le temps où on utilisera notre carnet.
Il faut préparer ses pages à l’avance pour ne pas se retrouver en début de mois avec un BuJo pas près du tout et, mine de rien, ça prend beaucoup de temps. À chaque fois que je préparais mes pages pour le mois à venir, je me réservais une après-midi entière.
Il faut qu’il soit un minimum attrayant
Si on veut prendre du plaisir à utiliser son Bullet Journal et ne pas l’abandonner dans un coin, il vaut mieux qu’il nous plaise un minimum.
Si certains se contentent d’un Bullet Journal minimaliste à souhait, tout en blanc et noir, ce n’est pas mon cas. Moi, j’ai toujours bavé devant les journaux que le voyais sur le web car ils avaient de belles couleurs et de belles illustrations.
J’ai voulu ça, moi aussi. J’ai simplement sous-estimé un petit problème…
Je ne sais pas dessiner, il faut dire que je n’ai jamais pris la peine d’apprendre étant donné que ce n’est pas quelque chose qui m’intéresse.
Il demande beaucoup de temps
Comment je vous le disais précédemment, il me fallait une demie journée pour préparer les pages de mon journal pour un mois entier. Je passais beaucoup trop de temps à faire ma page de garde, tracer mes tableaux, écrire mes calendrier, les listes de choses que je voulais faire, mes objectifs, les films ou les séries que j’avais envie de voir, les moments importants que j’avais vécus les mois précédents…
Et tous les soirs, il fallait que je le remplisse et que j’établisse la liste de choses que je souhaitais faire le lendemain. Alors, ça ne prend peut-être que cinq minutes tous les soirs mais ces cinq minutes me semblaient obligatoires et me stressaient.
Certains soir, j’avais la flemme de le remplir et, en même temps, je m’en voulais de ne pas vouloir accorder un peu de temps à ce carnet qui était censé révolutionner ma vie.
En ce qui me concerne, je n’ai pas besoin de me rajouter du stress supplémentaire, j’en déjà suffisamment.
Je ne l’ouvrais pas
Tout l’intérêt du Bullet Journal est de noter ses listes de choses à faire. Sauf que je n’ai pas besoin de noter les choses pour m’en souvenir. Jamais. Je retiens tout. Et puis, de jour en jour ou de semaines en semaines, mon emploi-du-temps ne change pas vraiment (à mon grand désespoir, parfois).
Alors, j’avais tendance à noter des choses que je faisais déjà naturellement comme aller en cours, faire mon lit, sortir les poubelles ou aller faire les courses… Comme si j’allais oublier ce genre de choses !
Et aussi, parce que je m’étais donné l’obligation de cocher mes petites cases à chaque fin de journée, comme pour avoir un sentiment de gratification parce que j’avais bien fait mon travail.
Sauf que le jour où j’ai eu la sensation d’être une usurpatrice, ce sentiment de gratification ne m’a plus, du tout, suffi.
À ce jour, je n’ai pas trouvé de méthode d’organisation idéale, je sais juste que les agendas et les BuJo ne sont pas faits pour moi. Je me repose essentiellement sur ma mémoire et, croyez-le ou non, je me fais bien plus confiance que ce que je pensais.
Tout cela m’a permis de comprendre que j’aime avoir la tête pleine de mille et une chose. Si mon cerveau n’est pas encombré, je me sens vide, et c’est quelque chose qui ne me plaît pas du tout.
Juliette




Commentaires
Enregistrer un commentaire