Se mettre au minimalisme
C’est fou la quantité de choses que l’on peut accumuler dans une vie. Je ne sais pas pour vous mais, moi, il y a des objets que j’ai depuis mon enfance, certaines peluches, notamment (j’en ai donné plusieurs mais il y en a quelques-unes dont je ne peux pas me séparer, c’est sentimental). Seulement, si on y réfléchit bien, les objets n’ont pas de sentiments, c’est uniquement l’importance que l’on leur donne qui fait que l’on les garde ; et c’est également la raison pour laquelle il y a des choses qui paraissent sans importance pour certaines personnes qui auront une importance capitale pour nous. Certains nous remplissent de joie quand d'autres nous rappellent de mauvais souvenirs.
Je m’égare sans doute à vous parler de
sentiments, mais c’est bien quelque chose à prendre en compte quand on fait un
tri chez soi. Si certains objets sont utiles, d’autres ne nous servent jamais. Mais
parfois, celles qui ne nous servent jamais ont une énorme valeur sentimentale
(je pense à certains cahiers que j’ai conservés. Je ne les ai pas ouverts
depuis plus de dix ans et, pourtant, je suis incapable de m’en séparer). Et cette valeur sentimentale est également à prendre en compte. Tout n'a pas à avoir une utilité si ce que l'on conserve ne nous encombre pas.
Cependant, ce n'est pas parce que l'on aime conserver des choses que l'on ne peut pas faire du tri régulièrement.
Je ne vous dirai pas que je suis
minimaliste, je ne le suis pas, je ressens simplement le besoin depuis quelques
temps de me débarrasser des choses qui encombrent mon intérieur, et donc, ma
tête.
C’est bien connu, la maison est le reflet
de notre esprit (à ce qu’on dit, en tout cas). Et parfois, on s’accroche à des
objets à cause des souvenirs qu’ils nous procurent (en témoignent mes innombrables
cahiers), même si ces souvenirs sont douloureux parce que, d’une certaine
manière, le passé nous rassure.
Mais se débarrasser de ce qui a un rapport
de près ou de loin avec ce qui nous a fait du mal, c’est faire un premier pas
vers l’acceptation de son passé et vers une vie plus sereine.
Au printemps dernier, j’ai entamé un très
gros tri chez moi. J’avais accumulé beaucoup trop de choses au fil des années
et j’ai bien été obligée de constater que la plupart des objets que je
possédais ne me correspondaient plus du tout. Je n’en avais tout simplement
plus besoins dans ma vie actuelle.
J’avais déjà fait ce constat lors de mes
différents déménagements et, maintenant que je n’ai plus l’intention de bouger
avant un petit moment (ou du moins, ce n’est pas prévu), j’ai pu me rendre compte que je
n’avais pas besoin de tout ce que j’avais dans mes placards. Pour faire bref, bien que
rangé, mon intérieur était trop encombré.
Et j'en avais assez de cet encombrement. Je me suis donc mise à trier quand j'avais du temps libre, le weekend. Un samedi par-ci, un dimanche par-là, une matinée ou un après-midi, tout dépendait du temps que j'avais. Une partie de la maison différente à chaque fois, histoire de ne pas trop m'éparpiller.
De ce tri est ressorti un constat ; j'ai conservé beaucoup de choses mais je me suis aussi débarrassée de certains objets qui étaient là depuis des années et pour lesquels je me suis basée sur trois critères pour m'en séparer :
- Si l'objet a servi une fois
- Si l'objet est hors d'usage
- Si l'objet est cassé
Ces choses qui ont servi une fois
On a tous quelque chose que l’on a acheté
parce qu’on en avait besoin à un moment précis. Une fois que ça ne nous est
plus utile, on garde l’objet, pensant que l’on s’en resservira un jour,
« au cas où ».
Laissez-moi vous dire quelque chose, si
vous conservez quelque chose « au cas où », il y a fort à parier que
vous ne vous en resservirez plus jamais.
C’est le principe même des « au cas
où », ils ne se réalisent que très rarement.
Pour éviter cela, rien de mieux que de se
faire prêter le matériel dont on a besoin (et éventuellement, le coup de main
qui va avec si c'est nécessaire).
Je pense également à mon père, mon oncle
et mon grand-père qui achetaient en commun des machines pour bricoler et se les
prêtaient quand chacun en avait besoin. C’était une bonne façon de faire des
économies et de ne pas acheter chacun un appareil dont ils se serviraient une
fois tous les dix ans.
Aussi, à une époque, j’avais tendance à
acheter une nouvelle robe à chaque fois que j’avais une réception ou un
mariage. D’après vous, combien de fois ai-je porté ces robes ?
Une fois, vous avez bien répondu. Depuis,
elles ont été lavées et dorment tranquillement sur des cintres dans mon
dressing (et prennent inutilement de la place). Certaines sont passées de mode et je suis sûre que d’autres ne
me vont plus. Aujourd'hui, je préfèrerais acheter une robe intemporelle, noire, que je pourrai porter pendant des années.
Les choses dont on ne peut plus se servir
On a tous chez soi des objets qui ont appartenu
à une époque passée et qui, aujourd’hui, sont désuets. C’est d’autant plus vrai
lorsqu’il s’agit de technologie, cette dernière évolue tellement vite…
Je pense par exemple aux prises péritel
(là, je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas
connaître). J’en ai retrouvé plusieurs il n’y a pas longtemps dans une caisse
au fond d’un placard, elles avaient été conservées « au cas où »,
sauf que ça ne s’utilise plus avec aucun appareil.
De la même façon, j’ai longtemps conservé
les VHS de quand j’étais enfant mais cela fait un long moment que je n’ai plus
de magnétoscope. Cette collection prenait de la place pour rien.
Pourquoi garder du matériel dont on ne
peut plus se servir ?
Il me reste également une grande partie
des bouquins que je lisais quand j’étais enfant et ado sauf que, je ne les ai
jamais rouverts, et je sais pertinemment que je ne les relirai pas. À quoi bon
les conserver ?
Si vous êtes dans ce cas, les boîtes à
livres pullulent dans les villes et villages. Chez moi, elles sont souvent
juste à côté des écoles. Idéal pour désencombrer son intérieur et faire une
bonne action.
Les objets cassés ou usés
Vous avez devant vous une spécialiste de
la conservation des objets cassés : des vieux casques
audio dont on entend plus que d’une oreille, des stylos qui n’ont plus une
goutte d’encre à l’intérieur, des chaussettes et des collants qui commencent à
être troués et que je ne porte plus…
Mais à quoi cela me sert-il de garder tout
ça ? À rien puisque, je ne peux plus en avoir quelconque utilité.
Longtemps, j’ai cherché à payer à bas prix ce que j’achetais (particulièrement quand j’étais étudiante). Alors, je ne veux pas dire que si on ne met pas le prix, la qualité n'est pas bonne, mais disons qu'il y a moins de chances pour que le produit ait une longue durée de vie.
Aujourd’hui, mon
état d’esprit a changé. J’ai fini par réaliser qu’il valait parfois mieux payer
un peu plus cher mais acheter moins souvent.
Je n’ai pas pris de « bonnes »
résolution cette année (vous savez ce que j’en pense), mais j’ai très envie que
2023 soit placée sous le signe de la libération. J’ai envie d’aller de l’avant
et, pour cette raison, je vais me délester de nombreuses choses qui m’encombrent au quotidien. Oui, j’ai trié au printemps dernier, mais j’ai bien conscience
que je n’en ai pas fait assez.
J’aime bien me faire des journées où je
trie de temps en temps. Ça a un côté agréable de voir les sacs se remplir et se
dire que l’on met son passé à la poubelle, là où est sa place puisque, c’est le
passé et que, par conséquent, il n’existe plus.
C’est la raison pour laquelle, cette
année, j’ai très envie de partager avec vous l’avancer de mon tri, pièce par
pièce, pour vous faire économiser de l’espace. Ce sera, en quelque sorte, le
fil rouge de 2023 avec un article de temps en temps.
Juliette





