Déconnecter du monde virtuel
Vous aussi, vous avez parfois l’impression d’être connecté avec des gens et pourtant, vous vous sentez terriblement seul ?
Dans notre monde actuel, nous sommes constamment connectés, connectés à un monde virtuel. Au XXIème siècle, le digital a une place prépondérante.
C’est d’autant plus vrai depuis l’arrivée des smartphones à la technologie toujours plus poussée. D’ailleurs, pour toutes les démarches administratives, on s’attend à ce que tout le monde ait un bon accès à internet et encore plus un téléphone portable.
La dernière fois, j’étais dans un magasin, le vendeur m’a demandé de scanner un QR code. Je n’avais pas la possibilité de le faire et j’ai été obligée de télécharger l’application nécessaire pour pouvoir le faire (il faudrait que je pense à la désinstaller, d’ailleurs, je ne m’en suis pas servie depuis).
On a bien vu l’importance du monde virtuel lors des différents confinements de ces dernières années, les gens se retrouvaient comme ça, à travers une caméra, des appels ou des sms. Oui, heureusement qu’internet était là pour mettre en relation les gens et pour continuer à travailler mais j’ai l’impression que cette période nous a permis de comprendre quelque chose : le virtuel, ce n’est pas la réalité.
J’ai eu mon premier téléphone portable à mon entrée en sixième (je prenais le bus, ça rassurait mes parents), autant vous dire qu’en 2004, les smartphones n’existaient pas et la fonction première un téléphone était de… téléphoner ! Et aussi, envoyer des sms en faisant attention à ne pas dépasser son forfait parce que ce n’était pas du tout illimité. C’était une autre époque.
Aujourd’hui, ça a tellement évolué que, parfois, je me sens un peu déconnectée de toute cette nouvelle technologie (en disant ça, je me sens terriblement vieille).
Autant vous dire que les personnes âgées sont complètement laissées de côté (essayez de mettre un smartphone dans les mains de ma grand-mère de 91 ans… Elle n’a, d’ailleurs, ni ordinateur, ni internet chez elle). Et si on habite en zone blanche, on peut dire adieu au réseau téléphonique et internet. Tout semble devoir être dématérialisé et c’est complètement stupide et pas pratique du tout. Voilà, c’était mon instant coup de gueule.
Je ne me suis jamais sentie accro à mon téléphone, pour cause, à l’époque où j’étais au collège et au lycée, je l’utilisais très peu.
Et puis, à partir du moment où j’ai eu un smartphone, j’ai commencé à avoir l’objet un peu plus en mains, notamment pour aller sur Instagram et Twitter et aussi, pour essayer de prendre des photos.
Je prenais plaisir à être connectée à d’autres personnes que celles que je voyais au quotidien. Des personnes que j’avais l’impression de connaître, tout en sachant très bien que ce n’était pas vrai mais ça me sortait un peu de mon quotidien et ça me démoralisais en même temps parce que, moi, je n’avais pas de vie de rêve. Les personnes que je suivais vivaient la vie que je voulais avoir et moi j’étais là, dans mon petit studio, prise dans mon quotidien d’étudiante, à ne pas recevoir des produits gratuitement et à ne pas avoir les moyens de me payer la plupart des choses qui me faisaient envie. Je trouvais ça profondément injuste.
Faire partie de ce monde
Et puis, j’ai décidé de devenir blogueuse (pas pour recevoir des produits gratuits), je ne regretterai jamais cette décision car j’aime ce que je fais mais, quand on tient un blog, on est « obligé » d’être connectée, ne serait-ce que parce que notre ordinateur est notre outil de travail, et que notre smartphone nous sert à faire plusieurs tâches relatives à notre blog, notamment la promotion de notre contenu.
En devenant blogueuse j’ai, un peu malgré moi, commencé à faire partie de ce monde-là. Ce monde de rêve que les gens vous vendent. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je vous partage mes vraies pensées, mes vrais ressentis, parce que je n’ai rien à vous vendre, mis à part ma personnalité et mon histoire.
D’ailleurs, je ne vais jamais sur internet quand je rédige mes articles, heureusement parce que je me connais et la tentation d’ouvrir de nombreuses pages web pas du tout en rapport avec le sujet de mon contenu serait beaucoup trop présente. Et puis, même si ça me coûte de l’admettre, je me laisserais influencer par ce monde de rêve et je tenterais de le copier, moi aussi.
En un sens, ouvrir un blog, c'était un peu faire partie de ce monde de rêve, à mon échelle et à ma façon. Sauf que le rêve, ce n'est pas la réalité et, au bout d'un moment, on ne peut pas vendre quelque chose que l'on ne vit pas (je suis d'accord, certains y parviennent très bien mais moi, je ne peux pas).
Le déclic
Ce que je vais vous dire va sans doute vous paraître bête mais, le virtuel n’est pas le réel (je sais, c’est une superbe révélation). Mais ça, j’avais beau le savoir au fond, je ne pouvais pas m’empêcher de trouver ma vie très nulle parce que la mienne ne ressemblait aucunement à celle des autres blogueuses, youtubeuses et autres instagrameuses.
Et puis, j’ai réalisé que tout ce que je voyais sur les réseaux sociaux, sur les vidéos Youtube, n’était pas vrai. J’ai commencé à être particulièrement lassée par les publicités et les posts Instagram sponsorisés et, petit à petit, j’ai commencé à suivre beaucoup moins de personnes et, par conséquent, à passer beaucoup moins de temps sur mon portable.
Et vous savez quoi ? Ça m’a fait du bien.
J’ai toujours mis un point d’honneur à ne jamais laisser mon portable allumé la nuit (sauf situation exceptionnelle qui implique que j’ai besoin d’être joignable peu importe l’heure) mais je dormais avec mon téléphone sur ma table de chevet, de ce fait, un de mes premiers réflexes du matin était de l’allumer et d’aller voir ce qu’il s’était passé de beau (ou pas) pendant que je dormais.
Désormais, mon portable est sagement posé loin de moi, sur mon bureau. Je me lève, je l’allume, mais je ne le regarde pas tout de suite. Je descends prendre mon petit-déjeuner, je passe par la salle-de-bain et, seulement après, je m’autorise à me mettre dessus environ dix minutes. Et c’est tout pour le reste de la journée. Je ne reprends mon téléphone qu’une fois la nuit tombée, une fois que je me détends dans mon canapé et j’en fais un usage très limité puisque plus grand-chose sur les réseaux sociaux ne m’intéresse.
Retour à la réalité.
Me déconnecter du virtuel m’a permis de plus me connecter au monde et, surtout, à moi-même. J’ai appris à me connaître, et j’ai commencé à découvrir ce que je souhaitais réellement.
Et la réalité, c’est que je n’en ai rien à foutre de recevoir des tonnes de produits gratuitement. Je n’ai pas envie d’être un panneau publicitaire ambulant. Parce que, oui, c’est comme ça que je perçois les influenceuses.
La réalité, c’est que ne plus regarder les réseaux sociaux de manière intempestive me fait gagner un temps précieux. Alors, oui, c’est toujours tentant de me connecter sur Twitter quand je suis dans mon canapé le soir, je le fais encore mais de moins en moins puisque je n’ai plus grand-chose à regarder.
Parce que, la réalité, c’est que je n’en ai rien à foutre de la vie des gens, et particulièrement de personnes que je ne connais pas (non, en fait, je n’en ai rien à foutre de la vie des personnes que je connais, non plus).
En fait, j'ai juste envie qu'on me foute la paix.




