Arrêter de culpabiliser

En ce mois de décembre, mon calendrier éditorial est un peu perturbé. Initialement, il était prévu que je vous parle des sujets du moment, à savoir, Noël. J'avais d'ailleurs eu l'idée de vous faire une sorte de calendrier de l'Avent avec un article par jour. Projet qui a été avorté puisque je n'avais pas assez d'idées en rapport avec Noël, et puis, je n'avais pas envie d'écrire des choses que je ne pensais pas. Si vous connaissez mon histoire, vous savez pourquoi, sinon, je vous renvoie à cet article.

Alors que tout le monde s'affaire à préparer des articles parlant de Noël et des bilans de fin d'année (je n'ai pas dit que je n'en ferai pas) moi, je préfère me concentrer sur ce qu'il se passe à l'intérieur de ma tête (j'adore m'analyser et essayer de me comprendre, je suis mon sujet d'étude préféré et un sujet terriblement intéressant (humour)).

Sérieusement, vous avez déjà remarqué à quel point le monde adore nous faire culpabiliser ? Et ce, peu importe ce que l'on fait, peu importe le sujet, peu importe ce que l'on est. Dès que l'on ne rentre pas dans les cases que la société a préalablement définies pour nous, ça ne va pas. Et les médias sont là pour bien nous le rappeler, les réseaux sociaux et la chaînes d'info en tête. Si vous émettez un simple doute quant à une déclaration ou si vous vous posez des question, malheur ! Vous voilà rangé dans la case des complotistes ou des extraterrestres !

La culpabilité de ne pas être comme tout le monde

Toute ma vie, on m'a fait ressentir que je n'étais pas comme tout le monde, même des personnes bienveillantes envers moi l'ont fait, très certainement inconsciemment. C'est très pesant et lassant. Le pire étant lorsque l'on se rend compte que tous nos efforts pour ressembler aux autres, pour rentrer dans le moule, ne sont jamais suffisants.

Je ne sais pas vous mais moi, je suis le genre de personne qui culpabilise très facilement, même lorsque l'on ne me reproche rien et même lorsque je ne suis pas responsable de ce qui arrive. Simplement parce que je me sens différente de la majorité des gens. Et je culpabilise d'être différente alors que je suis née comme ça, je ne l'ai pas choisi.

Et là, ça va vous sembler idiot mais oui, j'ai culpabilisé de ne pas faire comme tout le monde et de ne pas vous proposer plus d'articles allant avec cette période de l'année. Parce que tout le monde fait ça et donc, je me dois d'être comme tout le monde.

Sauf que personne d'autre que moi ne me met de pression à ce sujet. Comme je vous l'ai dit, je ne suis pas comme tout le monde et, en un sens, j'en suis bien contente même si parfois (souvent), c'est pesant. Mais, si je ne me sens pas capable de parler d'un sujet et que je me force à écrire ça se verra tout de suite, je n'y prendrai aucun plaisir et je culpabiliserai de ne pas m'avoir écouté.

Vous voyez, la culpabilité amène la culpabilité. D'ailleurs, je suis une pro pour culpabiliser parce que je culpabiliser. Ce qui fait que je me débarrasse très difficilement du sentiment de culpabilité. En fait, j'en suis à me demander si ce sentiment n'est pas permanent chez moi.

Toujours se comparer aux autres

Alors oui, moi aussi j'aurais voulu écrire de beaux articles en rapport avec cette période de l'année, moi aussi, j'aurais trouver ça cool et, moi aussi, j'aime bien lire ce genre d'article de temps en temps (point trop n'en faut).

Et c'est bien là tout le problème, j'aime les lire mais moi, je n'ai rien à en dire. Parce que je n'en ai rien à faire de ce que je vais avoir à Noël, parce que je n'ai rien demandé de particulier (j'ai souvent été déçue quand je faisais des wishlists), parce que je n'aime pas spécialement regarder des films de Noël qui sont tous similaires et qui se terminent tous à peu près de la même façon, parce que je ne me régale pas plus que d'ordinaire lors du repas interminable du 24 ou 25 décembre, parce que cette fête en elle même ne m'intéresse pas (en même temps, j'ai du mal à comprendre l'intérêt des fêtes de manière générale).

Oui, j'aurais voulu m'intéresser à ça autant que les autres mais, si c'est pour pondre des articles qui ne me plaisent pas et ne me conviennent pas, ce n'est pas la peine.

Souvent, quand on culpabilise, c'est parce qu'on passe son temps à se comparer aux autres et qu'on se dit que l'on ne fait pas aussi bien qu'eux. On se dit qu'on n'est pas dans les temps, que l'on est plus lent et, quand on est plus rapide sur un sujet, on culpabilise tout autant parce qu'on n'a pas attendu les autres, parce qu'on n'est pas comme eux.

Mais on n'a pas besoin d'être comme les autres pour être quelqu'un de bien. Être soi, voilà la chose la plus importante, non pas pour plaire à tout le monde, mais pour se plaire à soi-même.

Avoir l'impression de ne jamais en faire assez

Il y a également une autre forme de culpabilité, celle de ne jamais en faire assez, peu importe les efforts que l'on fournit, il y a toujours des gens pour dire que l'on aurait pu, que l'on aurait dû faire plus. Il faudrait pouvoir faire rentrer 48h dans une journée de 24h pour satisfaire toutes les sollicitassions qui nous arrivent. Et c'est épuisant. 

Je fais partie de ces personnes-là. J'ai l'impression que je dois toujours en faire plus pour satisfaire les gens et pour recevoir de l'amour de leur part et, lorsque je n'arrive pas à atteindre leurs attentes, je culpabilise énormément, au point d'avoir honte face à ces personnes (même face à des membres de ma propre famille).

Et à cette culpabilité s'ajoute souvent celle de ne pas être assez bien. C'est vrai, pourquoi faire dans la demi-mesure ?

Mais le fait est que, et c'est ce que l'on a tendance à oublier, on n'a pas à être parfait. La première personne qui nous demande d'être, c'est généralement nous-même.

Je vous ai beaucoup parlé de moi mais, à travers mon exemple, je voulais vous faire comprendre quelque chose : ne culpabilisez jamais d'être ce que vous êtes. Ne culpabilisez pas de ne pas rentrer le moule, si vous n'y rentrez pas, c'est qu'aucune place n'a été prévue pour vous et que vous devez faire la vôtre ailleurs.

Juliette