Vivre seule

Apprendre à vivre seule


L'être humain n'est pas fait pour être seul, c'est une des premières choses que j’ai apprises en cours de philo et, autant vous dire qu’au début, je pensais que ce n’était pas vrai. Il faut dire que quand j'avais 17 ans, mon plus grand désir était d’être ignorée (mais pas par tout le monde). 

Avec le temps, je me suis aperçue de ce fait. On peut être la personne la plus solitaire et asociale du monde, on a toujours besoin de quelqu'un. Toujours. Même lorsque l'on pense le contraire.

Quand on est seul, on n'a personne à qui confronter ses idées. Et quand bien même il nous arrive de parler tout seul, on ne peut pas avoir de véritables discussions avec soi-même. Malgré tout, il n'y a rien de mal à s'accorder des moments de solitude, je dirais même que c'est indispensable pour notre santé mentale (du moins, c'est indispensable pour la mienne, être constamment entourée fini par m’épuiser). 

Non, il n'y a pas de mal à être seul(e)

Généralement, les gens ont tendance à avoir pitié des personnes seules. Mais on peut être seul et parfaitement heureux.

Durant mes années collège et lycée, ma hantise était de me retrouver seule pour déjeuner le midi ou pendant les récréations. Ben oui, c'est bien connu, être seul, c'est la honte absolu quand on est ado. Ou du moins, c'est que l'on nous fait croire. Particulièrement quand on entend les gens murmurer de façon pas vraiment discrète en passant à côté de nous.

Alors, pour éviter à tout prix de me taper la honte, je traînais avec des personnes avec lesquelles je n’avais pas la moindre affinité et qui se foutaient de ma gueule dès que j’avais le dos tourné. C’était douloureux, mais je m’en fichais.

Je m’en fichais parce que, pour moi, il n’y avait rien de pire que de me retrouver seule alors j’étais prête à accepter beaucoup de choses. Des choses que je n’accepterais plus aujourd’hui.

Pourquoi ? Parce que j’ai appris à ne pas avoir honte de moi (enfin, je m’améliore de jour en jour), à me respecter et à respecter mes envies et mes besoins. Et le fait est que, oui, j’ai besoin de me retrouver seule pour être bien.


Eh oui, parfois, il arrive que l'on décide d'être seul, parce qu'on en a besoin et que l'on apprécie cette solitude. Autant vous dire que ça, ça ne traverse pas l'esprit des gens.


D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu besoin de solitude. Souvent, je ressentais le besoin de passer des moments seule car les relations sociales m'épuisaient, d'ailleurs, c'est toujours le cas, la seule différence c'est que j'ai grandi et que j'ai appris à mieux me tenir en société (bon, pas aux yeux de tout le monde mais je fais de mon mieux).


Mes parents savaient très bien cela, j'ai toujours préféré me retrouver seule plutôt qu'entourée de personnes auxquelles je n'avais rien à dire, j'étais cependant toujours obligée de rester avec eux quand ils recevaient des invités. C'est une question de politesse me direz-vous. Oui, enfin, en l'occurrence, j'ai toujours estimé que je n'étais pas malpolie simplement parce que je préférais rester dans ma chambre à lire ou à écrire plutôt que de passer mes après-midis de juillet dans le salon à regarder des rediffusions d’Hercules Poirot en compagnie de ma cousine et de ma grand-mère (mon Dieu, que ces journées étaient longues…).


Pourtant, quand je suis partie faire mes études supérieures, les gens se sont inquiétés à l'idée que je doive me débrouiller seule. Eux doutaient de mes capacités, pas moi. Je savais que j'étais capable de vivre seule et mes premiers jours à la fac n'ont fait que me le prouver.


Personne d'autre que vous ne sait mieux de quoi vous êtes capable. Vous seul connaissez vos véritables capacités alors n'en doutez pas.


Vivre tout seul peut faire peur, surtout quand on est habitué à être entouré de plein de monde. Personnellement, vivre seule m'allait parce que je voyais mes amis la journée la semaine, ma famille le weekend, et j'appréciais d'autant plus mes moments de solitude. Solitude que, dans le fond, j'avais choisi. Quand on décide soi-même de quelque chose, tout est toujours plus facile.

C’est pour cette raison que, lorsque je suis partie à la fac et que j’ai pris mon premier appartement, j’ai ressenti une sorte de libération. Pour la première fois de ma vie, une fois que je rentrais chez moi, je pouvais aller à mon rythme et j’appréciais vraiment ces moments.


Apprendre à vivre seule


Les avantages à vivre seul(e)


On choisit ses horaires

Plus personne pour vous dire à quelle heure vous devez vous lever ou vous coucher (à part quand votre voisin fait trop de bruit) ni à quelle heure manger. Et ça, ça change la vie. On se découvre son propre rythme, on apprend à écouter son corps et ça fait vraiment du bien, surtout quand, comme moi, on a un petit problème avec l'heure et que l'on a un parent assez inflexible là-dessus (coucou papa).


On mange ce que l'on veut

Perso, c'est parce que j'ai vécu seule que j'ai commencé à me mettre à la cuisine. On n'a pas le choix si on veut continuer à bien manger. Mais l'avantage, c'est que l'on ne se cuisine que des choses que l'on aime, même si au début, ce n'est pas toujours facile (je ne compte plus le nombre de plats qui étaient presque immangeables au début de ma vie étudiante).


On décide pour soi

Au-delà des horaires et de la nourriture, quand on vit seul, il n'y a plus personne pour nous dire quoi faire et ne pas quoi faire. On fait ses propres choix, on agit en fonction de ce qui nous semble être le mieux pour soi. La musique, le programme télé, l'heure de coucher et de lever, le moment de faire le ménage… Même les plus petites tâches de la vie quotidienne dépendent de nous.

Et oui, parfois, c’est chiant mais ça nous permet vraiment d’expérimenter et de faire les choses à notre manière.


On prend du temps pour soi

Parce qu'on a vraiment le temps pour ça pour une fois. Une fois que l'on est seul, à partir d'une certaine heure, on est quasiment certain que personne ne viendra nous déranger. J'ai passé d'excellentes soirées en solitaire en pyjama pas du tout sexy avec ma télé, mon ordi et mon canapé. Durant ces soirées, je ne pensais qu'à moi et rien qu'à moi. Les autres ne comptaient pas vraiment, en plus, j'avais mon portable coupé et je ne traînais pas sur les réseaux sociaux. En d'autres termes, c'était le pied !


On apprend à se connaître

C'est peut-être propre à moi, mais vivre seule m'a donné plein de temps pour me poser de nombreuses questions et réfléchir sur moi-même. Je me suis découverte, j'ai appris des choses à mon sujet que je n'aurais probablement pas apprises si je ne m'étais pas retrouvée toute seule. J'ai appris à vivre avec moi-même, même si la cohabitation n'a pas toujours été des plus joyeuses. C'était une étape indispensable pour apprendre à m'aimer après m'être détestée pendant une bonne partie de ma vie.


On apprend à se passer des autres

Et ce, pas uniquement pour faire la cuisine, la lessive ou du bricolage. J'ai la fâcheuse tendance d'être dépendante affective. J'ai besoin de savoir que quelqu'un pense à moi (en bien de préférence), même si la personne n'est pas près de moi. Me passer des personnes que j'aime a été un apprentissage long et difficile, encore aujourd'hui, il m'arrive d'avoir des jours où je vais mal parce que je ne vois pas certaines personnes, mais vivre seule m'a appris que je n'avais pas besoin d'elles au quotidien pour vivre, justement.


Apprendre à vivre seule


J'ai vraiment aimé tout ça et pendant des années, j'en ai été très contente... Jusqu’au jour où la solitude m’a pesée. Oui car, même si j’aimais me retrouver seule le soir, je voyais tout de même du monde la journée… Jusqu’à mars 2020 où, certains jours, je ne voyais absolument personne. À ce moment-là, c’est devenu bien plus compliqué moralement parlant.

Mais j’avais besoin de passer par-là pour m’apercevoir que la solitude est néfaste si elle est poussée à l’extrême.


Aujourd’hui, je ne vis plus seule, et j’apprécie d’autant plus les moments où je peux me retrouver avec moi-même.

Certes, les autres m’épuisent toujours et me pompent une énorme partie de mon énergie, mais j’ai appris à ne plus avoir peur de partir m’isoler quand j’ai l’impression que je vais imploser ou exploser.


Le bonheur ne dépend pas des autres, il dépend uniquement de soi. Alors oui, ça fait mal d'être séparé de quelqu'un, de gré ou de force, mais on n'a pas besoin de qui que ce soit d'autre pour se sentir bien et être heureux. La meilleure façon pour se sentir bien et en paix avec soi-même et d'apprendre à se connaître et d'accepter ses défauts aussi bien que ses qualités pour commencer à s'aimer.


Juliette


Vivre seule pinterest





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