Vivre pour soi, qu'est-ce que c'est ?

Main, buildings, horizon



Il y a quelques jours, je me baladais sur Facebook comme je le fais une fois tous les trois mois (et encore, je n’ai jamais changé ma photo de profil depuis le jour où je me suis inscrite en 2010, c’est dire !). Je n’y peux rien, j’aime bien voir ce que sont devenus les gens que j’ai côtoyés il y a dix, quinze, vingt ans, et dont je n’ai plus du tout de nouvelles aujourd’hui, simplement pour me répéter à quel point ma vie est différente de la leur et que je n’ai pas fait les mêmes choix. Pas du tout.

Mais ces choix, les ont-ils vraiment faits d’eux-mêmes ? N’ont-ils pas été influencés par la société et ce qu’ils ont appris depuis leur enfance ? Et moi, ne suis-je pas dans le même cas ?

Ce sont toutes ces questions qui m’ont menée à me demander ce que signifiait vivre pour soi.


Vivre pour soi, c’est un concept qui peut faire un peu peur, on risque de passer aux yeux des gens pour un égoïste. Qui a envie de ça ?

C’est mon cas, j’ai toujours fait passer les désirs des autres avant les miens, de peur de ne pas être aimée, de peur de ne pas être acceptée (ou encore moins acceptée) si je ne faisais pas ça, si je faisais d’abord ce qui me faisait plaisir ou si je refusais de faire quelque chose parce que ça ne me plaisait pas, parce que ce n’était pas conforme à mes valeurs.


Et en même temps, j’ai la sensation d’avoir toujours un peu vécu pour moi également (je vous ai déjà parlé de mes contradictions ?). 

J’ai toujours refusé de me conformer aux autres. Pas nécessairement par choix. Je ne sais pas comment l’expliquer, disons que c’est comme ça au plus profond de moi. Je ne vois pas pourquoi je devrais faire les mêmes choses que tout le monde, simplement parce que c’est comme ça.

Depuis petite, je me sens différente (et je ne dis pas ça pour paraître dramatique). Ce n’est pas qu’un sentiment, d’ailleurs, je sais que je suis différente et je ne me suis jamais vraiment sentie à ma place dans la société. Et ça s’est vérifié au fur et à mesure des années.

J’ai d’ailleurs eu pas mal de problèmes à cause de ça. Il faut dire que je ne suis pas vraiment du genre à renoncer à mes convictions et mes principes, ce qui passait plutôt mal auprès de mes soi-disant amis, de la plupart des professeurs que j’ai eu le bonheur d’avoir (ironie), mais aussi, auprès des membres de ma famille.

Pourtant, malgré toutes les remarques désobligeantes que j’ai pu m’attirer et les regards moqueurs, je n’ai jamais voulu me conformer aux autres parce que, si je ne me sens pas en accord avec moi-même, simplement pour être acceptée par des gens qui ne m’aiment pas pour qui je suis, à quoi bon ?

Le constat est toujours simple : les gens ne me connaissent pas. Ils ne savent de moi que la version que j’ai envie de leur montrer.

Mais si je suis très douée pour cacher certains aspects de ma personnalité, je ne sais pas être fausse. Quand je pense quelque chose, j’ai beau ne pas le dire, ça se lit sur mon visage (autant vous dire que les gens sentent clairement quand je ne les apprécie pas, autant que lorsque je les aime) mais je me suis cachée sous le masque de la fille totalement idiote pendant des années, au point de le croire (mais ça, c’est une autre histoire).

Et j’ai aussi caché mes goûts le plus possible pour paraître lisse, particulièrement mes goûts musicaux (terriblement importants lorsque l’on est ado) et, encore aujourd’hui, j’ai un mal fou à partager la musique que j’écoute (je sais, je sais, c’est débile). Parce que j’ai fait le constat suivant : plus les gens savent de choses à ton sujet, plus ils ont d’armes pour te détruire.


Vivre pour soi


La pression sociale


La pression sociale joue un énorme rôle dans notre vie, que l’on s’en rende compte ou pas. En réalité, la majorité de nos décisions sont basées sur le qu’en dira-t-on. Et c’est précisément cette pression sociale qui fait que l’on n’arrive pas à vivre pour soi. 

Il faut dire que cette pression sociale existe partout, dans tous les domaines. Pour prendre l'exemple du blogging, il faut écrire des articles de tant de mots, les agrémenter de tant de photos, choisir un sujet et ne pas trop en dévier, être sur telle plateforme parce qu'elle est la meilleure (c'est ce que la plupart des gens vous disent lorsque vous cherchez des conseils).

D'accord, c'est très bien tout ça mais, et si c'est quelque chose qui ne nous convient pas ?

C’est vrai, on se demande tout le temps ce que vont dire les autres si nous suivons nos désirs. Comme si on avait constamment besoin de l’approbation d’autrui.

Et ce n’est pas bon, pas du tout. Ce n’est pas comme ça que l’on vit. Ce n’est pas comme ça que l’on vit sa vie.

Nous vivons dans une société où on nous dit à longueur de journée qu'il faut nous forcer lorsque l'on aime pas quelque chose, lorsque l'on ne se sent pas bien, qui faut persévérer, qu'il faut faire des efforts, même lorsqu'un domaine ne nous convient pas.

Croyez-moi qu'à faire ça, on persévère surtout dans notre connerie. Ce n'est pas parce qu'une chose convient à beaucoup de personnes qu'elle convient à tout le monde.

À chaque période de notre vie, nous nous retrouvons confrontés aux schémas de nos pairs et aux cases que la société a créées et dans lesquelles nous devons absolument rentrer, d’une manière ou d’une autre. Quiconque ne rentre pas dans une case représente un danger. Et, franchement, qui a envie d’être perçu comme un danger ? Qui a envie de se retrouver tout seul simplement parce qu’il ose être lui-même ?


Les attentes de la société


Quand on est bébé et même durant nos premières années d’école primaire, il faut absolument que l’on fasse la sieste, même si l’on n’est pas fatigué.

On doit apprendre à lire à six ans, à l’entrée en CP, pas avant. D’ailleurs, on n’a pas le droit d’avoir envie d’apprendre à nager avant cet âge.

Alors qu’on est encore au collège, que l’on a entre treize et quinze ans, on nous demande de déjà savoir ce que l’on veut faire plus tard.

D’un point de vue sexualité, il faut faire sa première fois quand on est au lycée, voire en première année de fac, donc entre ses seize et dix-neuf ans. Avant, c’est trop jeune. Après, c’est trop vieux.

Il faut avoir son permis de conduire à dix-huit ans, tout comme son bac, d’ailleurs. Quiconque redouble une classe est considéré comme quelqu’un d’idiot. Celui qui saute une classe, comme un génie.

Il faut entrer en études supérieures par la suite, et ne pas se tromper de voie, on n’a pas le droit, on doit faire le bon choix tout de suite. Par la même occasion, quitter ses parents, prendre un peu son indépendance.

En parlant d’indépendance, il faut absolument trouver un emploi avec un bon salaire tout de suite après avoir fini ses études. Encore une fois, pas le droit de tâtonner, de se poser des questions, de changer d’avis en cours de route.

Et puis, il faut se mettre en couple, se marier et avoir des enfants. De préférence, dans cet ordre.

Pourquoi tout ça ? Mais parce que c’est ce que la société a décidée, pardi !

Et si je ne veux pas de tout ça ? Et si je suis attiré par autre chose ? C’est tout à fait possible mais, dans ce cas, il faut se préparer au pire, à ne pas être accepté, à être rejeté, à se prendre des remarques toutes plus désobligeantes les unes que les autres.

Mais je vais vous dire un truc, dans la vie de tous les jours, les gens se fichent de l’âge auquel vous avez eu votre bac ou votre permis de conduire, ils se fichent de savoir si vous avez redoublé une ou plusieurs classes.


Vivre pour soi


Le problème des réseaux sociaux


Ah, les réseaux sociaux ! La cible idéale sur laquelle taper quand on parle de pression social et du refus de se conformer aux autres. Je ne vais pas faire dans l’originalité, moi aussi, je vais taper dessus.

Allez faire un tour sur Instagram, vous remarquerez à quel point tout le monde fait les mêmes photos, prend les mêmes poses, va dans les mêmes endroits, utilise les mêmes filtres. Il faut que tout donne une impression d’uniformité.

Même quand on regarde les profils des personnes, tout est calculé pour paraître harmonieux, il n’y a aucune spontanéité alors que les réseaux sociaux étaient, à la bases, faits pour partager son quotidien. Désormais, le quotidien est trafiqué.

J’ai l’impression que les réseaux sociaux ont exacerbé cet aspect. Il faut avoir une vie « idéale », une vie qui fait rêver les autres.

Les gens sont terriblement curieux. Ce n’est pas une mauvaise chose en soi, me direz-vous. Je vous répondrai que vous avez raison, moi-même je suis curieuse dans bien des domaines, j’adore apprendre des choses. Par contre, je n’en ai strictement rien à foutre de la vie des gens. J’estime que chacun a le droit de faire ce qu’il veut temps que cela ne porte pas atteinte physique et/ou morale à qui que ce soit.

Et pourtant, les réseaux sociaux ne sont pas les seuls que l’on doit blâmer. En effet, même si cela a accentué le phénomène, depuis longtemps, la télé et les médias jouent un grand rôle là-dedans. On vous indique comment penser, on vous dit que si vous allez à l’encontre du sens commun, vous n’êtes pas une bonne personne.


Vivre pour soi, qu’est-ce c’est ?


Je me suis un peu perdue dans ce que je voulais dire, mais c'était pour mieux arriver à ce point.

Qu'est-ce que vivre pour soi signifie ? C’est bien la question que je me suis posée au début de cet article. C’est une notion un peu vague et chacun en a une différente ; voici donc la mienne :

Vivre pour soi, c’est vivre selon ses désirs, sans se préoccuper de ce que pensent les autres, temps que l’on ne leur porte pas atteinte.

Et c'est surtout se passer du besoin de reconnaissance. On ne vit pas pour les autres, on vit pour soi.

On ne fait rien de mal lorsque l’on décide de ne pas se rendre à une soirée, on ne fait rien de mal lorsque l’on choisi de sortir seul, on ne fait rien de mal à écouter la musique qui nous plait, on ne fait rien de mal si l’on change de voie professionnelle parce que celle dans laquelle on se trouve ne nous convient pas ou plus, on ne fait rien de mal à ne pas avoir d’enfant si on n’en a pas envie, on ne fait rien de mal à couper les ponts avec des personnes qui ne font que nous tirer vers le bas, on ne fait rien de mal si l’on part pour poursuivre ses rêves.


Les gens n’ont qu’une seule chose à faire : se mêler de leurs affaires. Si chacun se mêlait de ses affaires, la vie serait bien plus paisible et on vivrait bien plus harmonieusement.

Alors mêlez-vous de vos affaires. Faîtes ce que vous avez envie de faire, ce qui vous fait plaisir. De toute façon, les gens trouveront toujours quelque chose à dire, particulièrement quand ils ne connaîtront rien au sujet dont il sera question.

Vivez pour vous, aimez ce que vous faîtes et cessez de vouloir plaire à tout le monde, vous n'y parviendrez jamais et, la seule chose que vous réussirez à faire, sera de ne plus vous plaire à vous-même.


Juliette


Vivre pour soi pinterest





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