Ma vie sur internet

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Un article un peu bla-bla aujourd’hui, j’en avais envie mais, il y a une vraie conclusion, je vous le promets.

Le jour de la publication de cet article, je fête mes 30 ans. J'ai un peu de mal à y croire pour tout vous dire, mais ce n'est pas le sujet du jour (promis, après, j'arrête de vous embêter avec ça).

Et en 30 ans, j'ai passé une grosse partie de ma vie sur internet. On n'a pas tout de suite eu un ordinateur à la maison, on avait un Minitel, mais je crois que lorsque mes parents ont acquis leur tout premier PC, je devais avoir 6 ans. J'apprenais à me servir du traitement de texte mais, aller sur la toile, c'était hors de question. De toute façon, pour se connecter à l'époque, c'était toute une épopée. Il fallait que le modem (si vous êtes plus jeunes que moi, pas sûre que vous sachiez ce que c'est) se mette en marche et il fallait surtout que personne ne téléphone pendant que l'on utilisait internet (à l'époque, il fallait choisir entre téléphoner et faire des recherches). Et le temps que l'on pouvait y passer était très limité sinon on faisait exploser le forfait téléphonique.


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Les débuts

Quand on m'a autorisé à aller sur le web toute seule, je l'utilisais principalement pour faire des recherches pour l'école. C'était vite fait, l'internet français n'était pas très étendu à l'époque et ma maîtrise des langues étrangères n'était pas géniale. Autant vous dire que j'allais souvent sur les mêmes sites et que j'en faisais vite le tour.

J'ai connu les débuts de Wikipédia, de Reverso et de Youtube. Youtube qui m'a été d'une grande aide avec le peu de vidéos disponibles sur la plateforme à l'époque. C'était en 2005, je finissais mon année de sixième. J'ai passé tout l'été à écouter en boucle certaines chansons pour m'aider à apprendre l'espagnol. C'était la seule source de musique hispanophone que j'avais à disposition à l'époque et ça m'a beaucoup servi.

C'était surtout un moyen gratuit pour découvrir de nouvelles musiques, moi qui ne voulais pas télécharger illégalement. Les youtubeurs n'existaient pas encore et le site n'était pas gangréné par la publicité et je dois dire que cette époque me manque, parfois. Oui, j'utilise Adblock sans aucun remord.

Ma mère avait acceptée de me créer un compte MSN mais je l'utilisais très, très peu. Vous l'aurez compris, les interactions sociales, ce n'est pas vraiment mon truc. Ce qui est en total contraste avec ce que je vais exposer dans les paragraphes suivants.


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Le regard des autres

Quand est arrivée la mode des blogs, tous les gens du collège en avaient un et, moi aussi, j'ai voulu rentrer dans le moule et avoir mon propre Skyblog. Je n'ai osé en parler à personne puisque ma mère m'avait avertie de ne jamais montrer ma tête sur internet. Vous croyez que je l'ai écoutée ?

Bien évidemment que non. Quand on est ado, on n'écoute pas toujours ses parents, surtout quand on veut s'identifier à ses paires (ça n'a jamais été mon cas mais j'avais tout de même un infime espoir). Même si je saisissais parfaitement les risques qu'afficher mon visage aux yeux du monde pouvait représenter, j'ai voulu faire comme tous les autres, tenter d'entrer dans la norme et donc, afficher des photos de moi où je n'étais pas forcément à mon avantage.

Vous vous souvenez des poses débiles que l'on prenait parce que l'on estimait qu'elles étaient à la mode ? Les poses dans notre chambre où on tirait la gueule et où il fallait avoir l'air mystérieux ? Eh bien, je peux vous dire que j'en ai pris un paquet ! Et en les revoyant aujourd'hui, je les trouve particulièrement moches. Pas parce que je ne me trouve pas belle dessus, mais parce que l'attitude que j'adoptais ne me représentait pas.

Je voulais tout simplement que l'on me dise que j'étais belle, mes connaissances ne le faisaient pas alors, j'espérais que des étrangers le feraient. Ça ne s'est jamais produit mais j'ai tenu ce blog assidument pendant toute mon année de quatrième.

J'en disais le moins possible sur moi, je m'exprimais dans un français correct avec beaucoup trop de fautes d'orthographe (non, ma phrase n'est pas étrange) et, surtout, je n'avais communiqué l'adresse de ce blog à personne. J'étais terrifiée à l'idée que les gens de mon collège découvrent ce blog.

Et puis, un jour en troisième, des photos de moi prises à mon insu ont été publiées, les commentaires étaient cinglants, ce qui a définitivement mis fin à ma carrière sur skyblog. J'ai supprimé mon blog, un peu à regret, mais j'apparaissais toujours sur ceux des autres. Si montrer ma tête ne me manquait absolument pas, m'occuper d'un blog, un peu. C'est à ce moment-là que l'écriture a commencé à prendre une immense place dans ma vie, une place qui n'a fait que s'agrandir au fil des années.

Peu de temps après les blogs, alors que j'étais au lycée, une nouvelle mode est arrivée, une mode beaucoup moins éphémère que la précédente : les réseaux sociaux avec en tête, le fameux Facebook.

Encore une fois, je m'y suis inscrite pour faire comme tout le monde alors que j'étais en première, sans en avoir véritablement envie. Et puis, j'avais honte de ne pas avoir beaucoup "d'amis". Là, j'ai mis une photo de profil qui est restée la même depuis.

Tout simplement parce que je ne me rends jamais sur Facebook, je déteste ça, je ne comprends pas l'intérêt d'espionner la vie des gens et je comprends encore moins ceux qui racontent ce qu'ils font en long, en large et en travers. Vraiment, ça me dépasse.

Pourtant, je n'ose pas supprimer mon profil (je sais, c'est stupide) parce que je me dis que si un jour j'ai besoin de contacter quelqu'un, je pourrai le faire. Soyons honnêtes, je ne rentrerai plus jamais en contact avec quelqu'un de mon passé. Pas de mon plein gré en tout cas, et certainement pas avec les gens que j'ai eu l'infortune (j'aime bien ce mot) de côtoyer au collège et au lycée.


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La passion

Et puis, à mon entrée dans les études supérieurs, je me suis inscrite sur Twitter et, quelques temps plus tard, sur Instagram. Deux plateformes merveilleuses si on veut perdre son temps. La première est un déversoir de haine permanent. La seconde est devenue le temple de la publicité.

C'est ça de suivre des influenceurs (je déteste ce terme), on consomme de la publicité à outrance. Et oui, ça me fait chier.

Ça me fait chier parce que je me sens totalement déconnectée de ce monde-là. Je n'ai pas la vie que mènent les influenceurs, je ne vais pas aux quatre coins du monde tous les ans, je ne passe pas mes journées à partager ma vie pas du tout palpitante avec les autres.

Oui, je suis vraiment à part.

(Je crois que j'ai dévié du sujet initial.)

Alors, c'est vrai que j'ai ce blog, que j'y tiens, mais je ne vous raconte pas ma vie au jour le jour, heure par heure, et vous ne connaissez pas mon visage.

Qui plus est, je ne suis pas un panneau publicitaire ambulant.

Et puis, les gens préfèrent largement le contenu instantané. Lire un article, c'est beaucoup plus long surtout quand on tombe sur le blog de quelqu'un comme moi qui a tendance à rédiger des pages et des pages.

Mais ce blog m'a permis de me conforter dans l'idée que ce que j'aime le plus, c'est écrire et, contrairement à ce que j'ai longtemps pensé, pas uniquement pour moi. Je me rends compte à quel point j'aime écrire pour les autres, même si parfois, peu de personnes me lisent parce que mes articles sont (très) longs. J'ai simplement besoin de ça, c'est ce que j'aime et je ne me verrais pas publier uniquement des articles sous forme de listes, même si ce serait une solution de facilité.

Je pense que vous l'avez compris, je n'aime pas la facilité, ça m'ennuie terriblement.


Internet a évolué en même temps que moi et mon utilisation d’Internet a évoluée avec moi. J’ai grandi, j’ai découvert de nouvelles choses, j’ai fait de nouvelles expériences, aussi bien positive que négatives, et j’ai appris beaucoup.

Mais quelle trace y ai-je laissée ? Je veux dire, je ne suis pas naïve, je sais très bien que tout ce que l'on poste ne disparaît jamais, quand bien même on le supprime.

Rétrospectivement, je pense pouvoir dire que je suis assez satisfaite de ce qui traine sur moi sur le net (à part les choses que je n'ai pas choisies de poster, naturellement). J'agis toujours selon ma conscience et je ne regrette pas une seule chose que j'ai pu publier sur la toile.

Je n'ai peut-être pas une bonne image aux yeux des gens mais, curieusement, sur le web, cette image me convient.


Juliette



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